Depuis la diffusion du documentaire "Je suis : Céline Dion" disponible sur la plateforme Prime Video depuis le 25 juin, une des séquences très impressionnante où l'on peut voir Céline Dion totalement tétanisée a relancé les spéculations, notamment sur X, quant à un éventuel lien entre le syndrome de la personne raide dont elle est atteinte et le vaccin contre la Covid. Tentons d'y voir plus clair et soyons rationnels.

Un débat relancé par Myriam Palomba et Jérémie Mercier sur X

Le 27 juin, sur son compte X, l'ancienne directrice du magazine people Public Myriam Palomba (également chroniqueuse à TPMP et candidate aux dernières élections européennes aux côtés de Florian Philippot) poste sous l'extrait de la séquence évoquée précédemment : "Tous vaccinés, tous protégés". Un post qui a choqué certains abonnés qui le lui on vite reproché, à juste titre.

Mais Myriam Palomba n'est pas la seule à mettre en lien vaccination et le syndrome dont souffre Céline Dion, le syndrome de la personne raide. Jérémie Mercier, dit "Chercheur indépendant et éducateur en santé", qui s'est exilé en Estonie, adepte du très contesté médecin Christian Tal Schaller, promoteur de l'urinothérapie (qui consiste à boire son urine pour être en bonne santé... à vraiment éviter si vous faites de l'hypertension !), a relayé lui aussi cette séquence avec ce commentaire : "Collaborer avec l'industrie pharmaceutique c'était pas terrible... mais lui faire confiance, c'était vraiment la pire idée". Allusion à une vidéo dans laquelle Céline Dion encourageait son public à aller se faire vacciner et diffusée sur les réseau sociaux en mai 2021. Un post qui a suscité de nombreux commentaires dont certains, pour les plus farfelus, prétendent que ses problèmes seraient dus à la prise d'adrénochrome, une prétendue drogue à base de "sang d'enfant" que prendraient beaucoup de stars du showbiz pour ralentir les effets du vieillissement. Rumeur pour le coup clairement complotiste et largement répandue par l'ancien dealer Gérard Fauré en particulier sur le plateau de l'émission TPMP sur C8.

Une fois cela dit, peut-on réfuter formellement l'idée que le vaccin ait un lien avec l'aggravation de la santé de Céline Dion ? C'est la question à laquelle nous allons tenter de répondre en reprenant le fil des événements, en étant le plus factuel possible.

Rétrospective...

Les premiers problèmes de santé sérieux qui ont empêché Céline Dion d'assurer ses spectacles remontent à janvier 2018 où elle doit annuler quelques concerts au Caesars Palace (Las Vegas) en raison d'une "infection à la gorge". Le 21 mars 2018 elle explique devoir annuler d'autres concerts toujours à Las Vegas qui doivent avoir lieu du 27 mars au 18 avril 2018 en raison cette fois d'un "problème à l'oreille interne" qui aurait nécessité une opération chirurgicale. Le 26 juin 2018 elle entame à Tokyo, une tournée de 22 concerts dans la région Asie-Pacifique qui s'achève le 14 août 2018. Puis Céline Dion entame une nouvelle tournée "Courage" qui débute le 18 septembre 2019 et sera écourtée en raison de la pandémie mais aussi en raison de nouveaux problèmes de santé qui la contraindront à devoir annuler des dates aux États-Unis les 11 et 13 mars 2020. La campagne de vaccination aux États-Unis débute le 14 décembre 2020. Les annulations et reports de concerts vont s'enchaîner en 2021, 2022 et 2023. D'abord en raison de confinements (les dernières mesures de confinement ont pris fin le 3 mai 2021 en France) puis en raison de nouveaux problèmes de santé qui vont l'indisposer complètement.

Après avoir fait part de problèmes de spasmes musculaires le 29 avril 2022 sur les réseaux sociaux, c'est le 8 décembre 2022 que Céline Dion révèle sur son compte Instagram sa maladie, le syndrome de la personne raide (en anglais Stiff Person Syndrom). Une maladie rare et d'origine auto-immune.

Ce que l'on sait...

Néanmoins, n'en déplaise aux "fact-checker" de tout poil et gardiens de la parole officielle, si rien ne prouve que les problèmes de Céline Dion soient dus au vaccin, supposer une possible aggravation de sa santé en raison du vaccin n'est pas une hypothèse aberrante surtout si on observe la chronologie des événements.

Dans un document publié par l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament (autorité française), le suivi des cas des effets indésirables montre une prépondérance des affections du système nerveux avoisinant les 7000 cas sur les 36 512 cas confondus, uniquement pour le vaccin BionNTech - Pfizer. Or, le syndrome dont souffre Céline Dion s'attaque précisément au système nerveux central.

Syndrome qui est également mentionné dans un autre document (page 37) diffusé par l'ONG américaine "Public Health and Medical Professionals for Transparency" - dont l'objet est de rendre public des documents de l'Agence américaine du médicament. Ce document qui porte sur le vaccin Covid (BNT162B2), bien que relativisé par les médias de masse, provient de Pfizer (daté du 30 avril 2021) et recense tous les problèmes médicaux post-vaccination à surveiller.

"La vaccination peut être un facteur de génération de maladie auto-immune chez une personne prédisposée. Est ce que les vaccins répétés pourraient induire des phénomènes d’auto-immunité plus fréquents ? Je ne sais pas !"

Jean-François Delfraissy - 3 février 2022

Autre élément intéressant, les déclarations du Professeur Jean-François Delfraissy, alors Président du Conseil Scientifique, auditionné le 3 février 2022 au Sénat, qui déclare : "La vaccination peut être un facteur de génération de maladie auto-immune chez une personne prédisposée. Est ce que les vaccins répétés pourraient induire des phénomènes d’auto-immunité plus fréquents ? Je ne sais pas !". Or, comme dit précédemment, le SPS est une maladie auto-immune.

On peut aussi faire référence au combat mené par Marc Doyer pour sa femme Mauricette, diagnostiquée avec une forme de la maladie de Creutzfeldt-Jakob en septembre 2021 dont les symptômes sont apparus quelques jours après la vaccination et qui est décédée rapidement. Cette maladie là aussi rare est une dégénérescence du système nerveux central caractérisée par l'accumulation d'un prion (forme anormale d'une protéine qui peut transmettre la maladie).

De façon simplifiée, comment fonctionne un vaccin à ARN messager ?

Un vaccin à ARN messager (ARNm) est une approche bien différente des vaccins traditionnels. Contrairement à ces derniers, qui utilisent des fragments atténués ou inactivés de pathogènes, les vaccins à ARNm exploitent une nouvelle méthode : ces vaccins induisent en erreur nos cellules en y introduisant une molécule d'ARNm, qui contient les instructions pour fabriquer la protéine Spike. Cette protéine est la clé que le virus SARS-CoV-2 utilise pour pénétrer dans nos cellules et provoquer l'infection. Normalement, nos cellules reçoivent des instructions de notre ADN, mais ici, c'est l'ARNm du vaccin qui fournit cette information. Lorsque nos cellules lisent ces instructions, elles commencent à produire la protéine Spike ce qui déclenche une réponse immunitaire contre cette protéine.

Ainsi, en fabriquant une partie du virus (la protéine Spike) à l'aide de nos propres cellules, le vaccin à ARNm est censé entraîner notre système immunitaire à reconnaître et à neutraliser le virus en cas d'exposition future. C'est en théorie ce qui doit se passer car dans les faits, le vaccin s'est avéré bien décevant concernant la transmission du virus. Le Professeur Jean-François Delfraissy a finalement parlé d'un "vaccin-médicament" qui évitait les formes graves.

Quant au processus du vaccin à ARNm, dans la mesure où la protéine Spike se trouve être fabriquée par nos cellules afin de provoquer une réaction du système immunitaire, dans quelle mesure a-t-on évalué tous les risques collatéraux comme le déclenchement ou l'aggravation de maladies auto-immunes qui par définition font que le système immunitaire se retourne contre nos propres cellules ou tissus de notre organisme ? Si on se réfère aux déclarations du Pr Delfraissy, il semble qu'on n'ait pas la réponse !

En conclusion...

Si affirmer que Céline Dion est victime du vaccin n'est pas vrai, être certain du contraire ne l'est pas davantage. Il faudrait disposer d'informations tangibles et avoir accès au dossier médical de l'intéressée. Et de façon plus générale, davantage de transparence de la part des autorités sanitaires et de l'industrie pharmaceutique souvent plus soucieuse de faire des profits.

Dans le documentaire "Je suis : Céline", Céline Dion explique souffrir de ce syndrome depuis 17 ans, c'est-à-dire depuis environ 2007. Elle explique également que les problèmes d'oreille, d'infections diverses, étaient des prétextes et qu'elle prenait énormément de médicaments comme du valium (80 à 90 mg/jour) pour palier les difficultés.

Les crises de raideur qui plongent Céline Dion dans une forme d'inconscience et la tétanisent (qui peuvent survenir n'importe quand) montrent qu'elle ne pouvait en l'état remonter sur scène. Les problèmes de santé de la chanteuse qui étaient ponctuels avant mars 2020 et les périodes de confinement se sont aggravés au point de l'empêcher complètement de revenir sur scène depuis. L'incapacité totale, est-elle survenue avant ou après la première campagne de vaccination ? Si cela peut poser des questions, difficile de tirer quelques conclusions que ce soit.

Ce qui est à déplorer, en dehors de l'utilisation d'images que Céline Dion a accepté de partager dans le cadre de ce documentaire, par volonté de transparence, c'est de s'en servir pour tirer des conclusions hâtives et invérifiables à moins que Céline Dion n'en parle elle-même. Pire encore, c'est faire le jeu de ceux qui empêchent tout débat concernant l'efficacité et la sécurité des vaccins en décrédibilisant ceux qui légitimement s'interrogent et veulent des réponses.

Souhaitons un prompt rétablissement à Céline Dion !