Les organisateurs de ces J.O. de Paris 2024 et les autorités étaient sur les dents depuis ce matin -vendredi 26 juillet. Non seulement plusieurs sabotages coordonnés sur les lignes à grande vitesse ont été commis tôt dans nuit, causant une interruption d'ampleur du trafic ferroviaire mais de surcroît, la météo dans la soirée s'annonçait peu clémente d'après les prévisions de Météo France avec de fortes pluies et même des crues en île-de-France.
Début de journée difficile à quelques heures de cette cérémonie d'ouverture. Dans la matinée, toutes les chaînes d'informations faisaient état des sabotages sur les lignes TGV, impactant des milliers de voyageurs (250 000 d'après la Présidente de région Valérie Pécresse). Les armoires de signalisation ont été visées ainsi que les câbles, coupés et incendiés.
Les lignes grande vitesse Nord, Est, Atlantique touchées
À l'exception de la ligne Sud-est, les lignes Nord, Est et Atlantique ont été touchées : la ligne Nord touchée à Croisille dans le Pas-de-Calais, la ligne Est à deux niveaux entre Meuse TGV - Lamorville et Pagny-sur-Moselle - Larmorville, la ligne Atlantique à Courtalain entre Paris et Tour. Les sabotages prévus sur la ligne Sud-est ont quant à eux été déjoués. Les chaînes d'information n'ont pas traîné pour suspecter "l'ultra-gauche" sans que l'enquête en cours n'ait établi la moindre conclusion à ce stade. Sur X, la CGT cheminots a aussitôt condamné ces actes.
À quoi faut-il s'attendre pour ce week-end ?
La SNCF annonce un retour à la normale pour les lignes Est dès 6 heures. Les lignes Nord resteront perturbées. 80% des trains rouleront avec des retards de 1 à 2h. Deux trains sur trois rouleront sur les lignes Sud-Ouest et Bretagne avec 1 à 2h de retard. Quant à Eurostar, 1 train sur 5 seront annulés samedi et dimanche.
Malgré les réserves, une cérémonie époustouflante
À l'heure où nous écrivons cet article, la cérémonie n'est pas encore achevée. Si l'organisation de ces J.O. de Paris 2024 a suscité, très souvent et à juste titre des polémiques (coûts d'organisation, prix des places exorbitants, chasse aux sans-abris, désagréments pour se déplacer dans Paris...) il faut admettre que les différents tableaux présentés étaient particulièrement réussis et spectaculaires.
L'apparition d'Aya Nakamura avec la Garde Républicaine aura encore fait réagir !
Pêle-mêle on retiendra l'ouverture qui a débuté avec Lady Gaga reprenant "Mon truc en plume" sur un podium en escalier doré de strass faisant écho à l'escalier du Grand Palais. Un autre tableau a fait sensation à la Conciergerie avec des Marie-Antoinette décapitées aux fenêtres lors de la prestation du groupe de heavy-metal Gogira. L'apparition d'Aya Nakamura très décalée et drôle, accompagnée par les musiciens de la Garde Républicaine en a fait grincer des dents certains sur les réseaux sociaux à l'image de Marion Maréchal Le Pen...
Dans un autre tableau, Juliette Armanet a également fait sensation sur une scène flottante et un piano enflammé. Autre touche d'humour avec Philippe Katerine en Dionysos avec une tenue très légère et maquillé en vert des pieds à la tête.
Dix figures féminines mises à l'honneur
Remarquable aussi cette Marseillaise interprétée par la mezzo-soprano Axelle Saint-Cirel sur les toits du Grand Palais. Au même moment le temps s'est suspendu devant l'Assemblée Nationale, dans un tableau appelé "Sororité", les femmes ayant marqué l'histoire ont été mises à l'honneur : Olympe de Gouges, Alice Milliat, Gisèle Halimi, Paulette Nardal, Jeanne Barret, Christine de Pizan, Louise Michel, Alice Guy, Simone Veil. Ces 10 figures sont apparues sous forme de statues sortant de leur piédestal.
Le fil rouge de cette cérémonie de ces J.O. de Paris 2024 mise en scène par Thomas Jolly était le parcours de la flamme olympique portée par une sorte de Belphégor qui arpentait les différents tableaux. En fin de cérémonie, un cavalier masqué sur un cheval robotisé galopant sur l'eau passera le flambeau à Raphaël Nadal accompagné par Carl Lewis et Serena Williams.
Le retour grandiose de Céline Dion sur la Tour Eiffel
L'apothéose du spectacle était l'envol de la flamme olympique, suspendue à une montgolfière, allumée par Teddy Riner et Marie-José Pérec. Un final exceptionnel et émouvant avec la prestation Céline Dion sur la tour Eiffel qui a repris l'Hymne à l'amour d'Edith Piaf. La pluie a même cessé de tomber à cet instant !
Alors bien sûr on pourra toujours déplorer tous les inconvénients que ça a causé et l'impossibilité pour le public sans QR code de pouvoir assister gratuitement à une partie de l'événement au moins sur écran géant. Une fois ce constat fait, chercher à y voir des symboliques douteuses, de la cathophobie ou encore du wokisme relève peut-être de problèmes obsessionnels.
Peut-être fallait-il plutôt faire preuve d'humour, de second degré et y voir un moment de poésie à l'image de la diversité de la France. Un moment qui a su faire oublier un instant la morosité de l'actualité et les divisions entre les gens. Le genre d'événement qui ne s'était pas produit depuis longtemps à Paris.
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